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Je souffre de la perte de quelqu'un

La guerre entretient une proximité avec la mort. A notre époque, la mort au combat nous paraissait éloignée, improbable. La mort brutale d’un proche peut nous amener à état de choc, surtout si l’on avait un lien d’attachement avec la personne.

On peut avoir le sentiment d’être perdu ou vide depuis le décès parce qu’une partie de nous est morte dans ce décès, des difficultés à accepter la réalité de la perte, éviter ce qui nous rappelle le décès. On retrouve aussi une incapacité à faire confiance depuis le décès, une amertume et/ou colère en lien avec le décès, des difficultés à poursuivre sa vie. Sur le plan des émotions, on peut être anesthésié depuis le décès avec un sentiment de vide sans le défunt pouvant aller jusqu’à la sidération.

Ce n’est pas tant la mort le problème mais la perte, la rupture du lien entre deux êtres. Face à la perte d’un être cher, nous sommes inégaux, personne ne vit la perte de la même manière. Le processus de deuil passe par l’acceptation de la mort et l’adaptation à la vie en l’absence de l’être cher. Il est normal qu’il s’accompagne d’une douleur morale liée à la perte. Ce processus est variable d’une personne à une autre, il peut prendre quelques mois et peut se prolonger, voire se compliquer lorsque la souffrance persiste dans le temps.

    Quand la douleur morale persiste suite à la perte d’un être cher dure, on parle de deuil prolongé. Après la perte d’un être cher, l’endeuillé peut présenter des symptômes de détresse quotidiennement avec une intensité invalidante avec :
  • Des souvenirs involontaires ou des pensées intrusives
  • D’intenses périodes de tourment
  • Une nostalgie intense du défunt qui lui manque extrêmement

La perte peut être traumatique chez l’adulte comme chez l’enfant. Le but du deuil consiste à accepter la réalité de la perte, d’accepter de ressentir la douleur du deuil pour ensuite s’adapter à un environnement où le défunt est absent. Faire le deuil de sa vie d’avant celle que l’on partageait avec l’être défunt.

Pour autant, la relation avec l’être perdu, elle, n’est pas morte… tant que nous sommes vivants, cette relation existe. En effet, il est très important de continuer à faire vivre cette relation ! Se remémorer les bons souvenirs, ce que la personne disparue nous a apporté, ce qu’elle nous a appris, comment peut être, elle nous voyait, nous a aidée, ce que l’on partage comme valeurs ou tout autre chose d’important à nos yeux… toutes les traces vivantes qui sont en nous ! Cela peut entraîner des pleurs, des regrets mais aussi des sourires, des rires… des émotions qu’il est important d’accueillir et d’accepter.

C’est indispensable pour que peu à peu la douleur et la souffrance s’atténuent et que tout ce que l’on a partagé avec l’être disparu soit une force, une énergie qui nous réchauffe pour permettre à continuer à investir la vie. C’est aussi un bel hommage à la vie du défunt en se remémorant les souvenirs heureux et non uniquement l’évènement tragique.

« Le deuil n’est pas que triste, c’est parler d’amour… avec ses contrastes, c’est parler du défunt… et surtout du survivant… Le deuil a un avenir… le défunt n’a pas tout à fait disparu. Le deuil éclaire le sens de la vie... il est parfois un lieu de beauté et d’émotions ».

Alain Sauteraud. Inspiré du livre « Vivre après ta mort » de A. Sauteraud

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